« J’ai dix ans » chantait en 1974 Alain Souchon. Un demi-siècle plus tard, c’est au tour des Ailes de Cristal de souffler les bougies de leur première décennie. C’est peu dire qu’entre le picking tendre de la mélodie qui berça les seventies, et l’ultra-réactivité requise par l’environnement économique du moment, tout a changé. Loin de la poésie enfantine de ce tube universel, nous baignons désormais dans le grand bain d’un environnement économique, aux prémices d’une irréversible évolution portée par l’arrivée de l’intelligence artificielle.
Si Alain Souchon s’est, depuis, ancré dans la mémoire collective française, la célébration colorée de ce dixième anniversaire des Ailes de Cristal, mercredi 26 novembre au Centre Prouvé de Nancy, atteste également de la pérennité d’un rendez-vous désormais majeur. Dans le paysage économique de la Lorraine, il est porté par le trait d’union tissé en profondeur par le groupe EBRA. À mi-chemin entre les fleurons établis de l’économie régionale et les jeunes perles de la région, start-upers et entreprise portées par un souci d’innovation, le groupe de presse enracine cette étape de rencontres et de célébrations auprès des décideurs.
Dans le décor ultra-concurrentiel de l’ère numérique, le combat pour le chiffre d’affaires permet donc de savourer les « Ailes » comme « une parenthèse enchantée malgré un contexte difficile » a rappelé Christophe Mahieu, le directeur général des journaux lorrains (L’Est Républicain, Républicain Lorrain, Vosges Matin) du principal groupe de presse en France.
Entre flair et principe de réalité
En marge de la mise à l’honneur des lauréats de cette soirée (Wack Sport en Moselle, Fraispertuis City dans les Vosges, Urban Loop en Meurthe-et-Moselle, Bergères de France dans la Meuse), les participants ont alterné entre réflexions sur les nécessités de s’adapter aux nouvelles donnes technologiques, et l’obligation de croire en son flair. Les chemins de la réussite passent par là.
Entre le bon sens d’inspiration qui croise les besoins du marché et la contrainte d’accompagner la révolution technologique, l’économie conserve ses règles incontournables : de la rigueur et des chiffres. De l’enjeu de la facturation électronique à celui de l’adaptation à l’intelligence artificielle (« avec ses avantages et ses inconvénients » dira le préfet de Meurthe-et-Moselle Yves Séguy) les échanges sur la scène de Prouvé n’ont jamais dévié du principe de réalité. Les lendemains glorieux, en économie comme ailleurs résident toujours sur ce refus du sur-place, et cette obligation d’aller de l’avant. Même en détournant un tantinet son propos, on aurait presque pu paraphraser la mélodieuse mélancolie (des années 80, celle-là), d’Alain Souchon : « On avance, on avance… ». On avance ? Rendez-vous est déjà pris pour la onzième édition des Ailes de Cristal 2026.
