Beye et Le Mignan : symboles d’une stabilité nouvelle – Ligue 1 – J14 – Metz-Rennes

Parce qu’il n’y a pas que les week-ends dans la vie, la Ligue 1 sait aussi nous divertir en quelques (très rares) mercredis soir. Un double multiplex qui a vu Habib Beye et Stéphane Le Mignan sauver leurs postes à quelques centaines de kilomètres de distance, le 29 octobre dernier. Malgré un nouveau nul concédé après avoir pris deux buts d’avance à Toulouse pour le premier ; en s’offrant la première victoire d’une saison jusqu’alors très mal embarquée pour le second. Un mois plus tard, les deux entraîneurs ont retrouvé du crédit dans leurs clubs respectifs au moment de croiser le fer. Comme un symbole d’une Ligue 1 de moins en moins encline à virer ses tacticiens à tour de bras.
Petits, mais avec des idées de génie
La séquence concernant Beye avait fait grand bruit, avec le passage de son n+1 Arnaud Pouille sur Ligue 1+ dans la foulée du nul en Haute-Garonne. « Est-ce qu’on a décidé de le maintenir ? Oui, on vient de le dire au groupe. Il nous faut des résultats et avancer, avait alors expliqué le président exécutif du Stade rennais depuis le Stadium, alors que le siège de l’ancien latéral de l’OM était brûlant. On a reçu le staff pour leur demander s’ils avaient encore l’énergie nécessaire, ils l’ont prouvé ce soir. On se fait remonter, mais il y a eu des bonnes choses. » Des motifs d’espoir qui se sont vérifiés depuis avec trois succès (Strasbourg, Paris FC, Monaco). Un redressement parallèle à celui opéré par Metz, auteur d’une série similaire (Lens, Nantes, Nice), avant d’être stoppé par Brest. « Le cas de Stéphane Le Mignan est secondaire, c’est le FC Metz qui compte », se résignait presque l’intéressé après la débâcle à Lille.
🎙️Bernard Serin sur Stéphane Le Mignan :
« J’ai évidemment eu une réflexion à son sujet. Je n’ai pas appuyé sur le bouton car j’ai toujours eu confiance en lui et en la qualité de notre groupe, même s’il fallait changer quelque chose au niveau de notre jeu. Il a su le faire. » pic.twitter.com/0uk7IgXE84
— TEAM GRENAT (@TeamGrenat) November 17, 2025
Pourtant, le constat est là : loin de la terrible saison 2022-2023 où ils étaient déjà sept à avoir pris la porte fin novembre, les entraîneurs de Ligue 1 sont désormais bien mieux protégés. La saison dernière déjà, seuls Michel Der Zakarian (Montpellier) et Julien Stephan (Rennes) avaient perdu leur poste à pareille période, bientôt suivis par Olivier Dall’Oglio (licencié par Saint-Étienne le 16 décembre 2024). En 2025, Adi Hütter fait figure d’unique victime, tandis que les clubs engagés dans la lutte pour le maintien continuent de croire en leurs chefs d’orchestre. Peut-être parce qu’ils ont tous un plan clair pour se sortir du pétrin ?
De Metz à Brest en passant par Angers ou Le Havre, les « petits » de l’Hexagone se prennent à envoyer du jeu, convaincus que leur salut passera par le plaisir et les buts inscrits plutôt que le bus posé devant leur surface. « On a toujours voulu jouer et essayer de faire de belles choses, c’est la philosophie du coach qui veut ça. Il ne fallait surtout pas abandonner notre jeu parce que c’est ça qui va nous permettre d’engranger des points aujourd’hui », nous confiait par exemple Koffi Kouao ces derniers jours à propos du retournement de situation des Grenats. Et même quand les résultats ne suivent pas, Christophe Pélissier (entraîneur à la plus grande longévité actuellement dans le championnat avec trois ans et un mois sur le banc d’Auxerre) conserve le soutien de ses supporters, comme l’illustre l’échange en bas du parcage icaunais lors de la défaite à Angers.
“Je veux me battre pour toi, parce que toi je sais que tu es honnête !” 🗣️
La séquence forte entre Christophe Pélissier et les Ultras de l’@AJA, qui ne lâchent pas leur coach malgré la dernière place en championnat. pic.twitter.com/iCDVvPBx0k
— L1+ (@ligue1plus) November 9, 2025
Vive la crise ?
Après Beye ou Le Mignan, celui dont le siège est le plus chaud dernièrement se nomme probablement Luís Castro, dont le FC Nantes n’avance plus, désormais à égalité de points avec le premier relégable après quatre matchs sans la moindre victoire. Encore un projet de jeu imaginé depuis cet été, pourtant. Mais comme avec Antoine Kombouaré la saison passée, les Canaris se heurtent à une réalité qui participe également à expliquer un si petit nombre de licenciements : les finances. En se raccrochant à l’espoir que le temps puisse faire son œuvre et permette au Portugais de renverser à son tour la vapeur malgré les limites évidentes de son effectif.
Dans le contexte économique actuel, régler une indemnité de licenciement à un entraîneur nommé quelques mois auparavant n’est parfois même plus une option, et un mauvais choix peut donc être traîné comme un boulet pendant de longs mois. De quoi forcer les directions à mieux réfléchir leurs projets sportifs sur le long terme et à offrir davantage de marge de manœuvre aux tacticiens pour mettre leurs plans à exécution ? Sans compter qu’à part quelques vieux routiers ayant déjà exposé leurs atouts (et leurs limites), les candidats à la succession ne sont à chaque fois pas légion. Cette situation globale favorise donc les renversements de table comme l’ont récemment réussi les deux protagonistes de ce vendredi soir. Ce ne sont pas les amoureux du championnat qui vont s’en plaindre.
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