Rafik Guitane : « je veux être à la Coupe du monde avec l’Algérie »

Foot Mercato : vous êtes à quelques heures de disputer votre première compétition avec l’Algérie. Comment vous sentez-vous avant cette grande échéance ?
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Rafik Guitane : je trouve qu’on a une super équipe pour la gagner, déjà. Ensuite, personnellement, je suis super content de la faire. C’est quelque chose qui me tenait à cœur, de représenter mon pays. Que ce soit pour la Coupe Arabe ou la CAN, c’était dans mes objectifs. Et je vais faire la Coupe Arabe, donc je suis vraiment heureux. Je n’ai aucune pression et on va aller là-bas pour la gagner.
«La Coupe Arabe ? On veut la gagner une nouvelle fois»
FM : vous avez été appelé aux côtés d’Islam Slimani, Yacine Brahimi, Yassine Benzia ou encore Adam Ounas. Qu’est-ce que ça vous fait d’être aux côtés de ces joueurs dans cette liste ?
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RG : ce sont des légendes de l’Algérie, c’est un plaisir d’être avec eux. Slimani, le meilleur buteur de l’histoire de l’Algérie. Brahimi, on a grandi avec ses dribbles. Il était dans le championnat portugais où je suis actuellement. On parle de lui comme un joueur incroyable. Yassine Benzia et Adam Ounas, c’était de très bons joueurs. On les regardait à la télé quand on était plus jeunes.
FM : l’Algérie a remporté la dernière édition. Est-ce que vous ressentez de la pression pour aller faire le doublé ?
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RG : j’y vais détendu. Après, c’est sûr qu’il y a un peu de pression par rapport à la dernière édition qu’on a gagnée. Le plus important, c’est de se concentrer sur le groupe, de prendre match par match et essayer de la gagner encore une fois et essayer de rendre fier tout notre peuple.
FM : d’un point de vue individuel, cette compétition peut-elle vous permettre de vous mettre en avant pour prétendre aux A dans les prochains mois. C’est votre ambition ?
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RG : la réalité, c’est que c’est un objectif, on ne va pas se mentir. Après, la compétition, oui, elle peut m’aider. Je pense qu’il y a aussi les performances en club qui vont beaucoup apporter. Mais la compétition va contribuer à aller chercher une place en A. Franchement, c’est un objectif à court terme.
FM : pensez-vous pouvoir être convoqué avec les A dans un avenir proche ?
RG : personnellement, je pense que j’ai la qualité pour atteindre l’équipe d’Algerie A. Après, il faut montrer sur le terrain, il faut travailler. C’est ce qu’on fait tous les jours. On essaie d’être performant en match et dans ce genre de compétition qui va être suivie.
FM : quitter Estoril pourrait également vous permettre de vous mettre plus facilement en avant. Est-ce que ça vient dans votre réflexion pour l’avenir ?
RG : la réalité, c’est que plus, tu performes dans un meilleur club, plus tu as de chance d’être appelé en sélection. C’est ce qui est logique pour toutes les sélections. Si tu es vraiment performant en club, où que tu sois, tu as toujours des chances d’être appelé.
FM : oui mais par exemple, un retour en France pourrait vous ouvrir des portes par exemple. Comme on peut le voir avec Ilan Kebbal, que vous avez connu à Reims, et qui a été appelé avec l’Algérie en étant très bon avec le Paris FC…
RG : la visibilité, ça compte. Ça compte, on ne va pas se mentir. Après, tous les championnats sont bien médiatisés. C’est vrai qu’il y a plus de championnats que d’autres qui sont plus médiatisés, c’est le cas de la France. Maintenant, avec internet, etc…je pense que tout le monde a ses chances. Après, comme on va prendre l’exemple d’Ilan, si tu regardes, il fait un magnifique début de saison avec des statistiques. Au Paris FC, c’est le maître à jouer. Il est performant et pourtant, il n’est pas dans un top club.
«Quand l’Algérie m’a appelé, je n’ai pas hésité une seconde»
FM : un retour en France pourrait également être quelque chose de bénéfique pour votre carrière. C’est quelque chose auquel vous pensez ?
RG : pour l’instant, je me concentre sur ma saison. Après, on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve. Pour l’instant, j’essaie d’être le plus performant possible avec le club. Je n’ai pas eu de discussion par rapport à ça avec le club.
FM : on va revenir sur votre carrière internationale. Comment a mûri votre volonté de rejoindre l’Algérie au fil des ans ?
RG : il faut savoir que tous les ans, je vais en Algérie. Tous les ans, je vais en Algérie. Je passe deux semaines de mes vacances là-bas chaque année. J’ai grandi en France, mais j’ai toujours été attaché à l’Algérie. Le choix, franchement, il s’est fait naturellement. Dès que ça m’a appelé, je n’ai pas hésité. Si ça m’avait appelé avant, je n’aurais pas hésité non plus. S’ils m’avaient appelé après, je n’aurais pas hésité non plus.
FM : comprenez-vous que beaucoup de joueurs algériens nés en France comme Gouiri ou Aouar sont parfois taxés d’opportuniste pour leur choix de rejoindre l’Algérie ?
RG : vu qu’on a grandi en France, qu’on est passé par les équipes de France jeunes et qu’on était assez performant dans les équipes de France jeunes, les gens ont tendance à nous voir comme des opportunistes. La suite logique pour un joueur qui est de nationalité française, c’est d’aller en équipe de France. Après, je me suis toujours senti algérien même quand j’ai été performant en équipe de France.
FM : vous pouvez comprendre que certains disent que vous avez choisi l’Algérie car vous n’auriez jamais eu votre chance avec la France ?
RG : il n’y a rien à voir. Je me sens Algérien à 100%. Si demain, cette question est posée, que j’avais les deux choix et que j’aurais une réflexion, je peux comprendre qu’il y ait anguille sous roche. Mais l’Algérie m’a appelé et je n’ai pas hésité une seconde. Je suis un supporter de la sélection depuis petit. Il faut savoir que ma mère est marocaine. J’aurais également pu jouer avec le Maroc mais je n’ai pas hésité à choisir l’Algérie.
FM : il y a récemment eu un débat sur la capacité de certains joueurs africains de jouer la Coupe Arabe et d’enchaîner avec la CAN. Estimez-vous qu’il y a une infime chance pour vous de disputer les deux compétitions ou vous n’y croyez pas vraiment ?
RG : franchement, il faut toujours y croire. Après, je me concentre sur le football et les échéances qui arrivent. J’ai envie de performer à la Coupe Arabe et de la gagner, bien sûr. Mais ce n’est pas quelque chose qui me tracasse. Le plus important, c’est de montrer mes qualités. Je ne suis pas dans le calcul.
«La Coupe du monde ? C’est un objectif d’y être»
FM : est-ce qu’il y a une forme de frustration de ne pas être à la CAN ?
RG : je suis déjà très heureux de représenter l’Algérie à la Coupe Arabe. Je prends ce qui m’est donné. Je crois en mon destin, si je dois avoir plus, j’aurais plus à l’avenir. C’est ma mentalité.
FM : d’un point de vue extérieur, quel est votre regard sur les chances de l’Algérie pour cette CAN ?
RG : on peut la remporter, on a une très belle équipe. Après il y a de gros adversaires. Tout le monde a faim, toutes les équipes se sont renforcées et ont des arguments. Il n’y a pas vraiment de favori à mes yeux. Le plus important est de bien figurer et de faire mieux que les deux dernières. On y croit et on sait qu’on peut faire quelque chose.
FM : la Coupe du monde arrive en fin de saison. Est-ce que c’est un rendez-vous auquel vous pensez avec l’Algérie ?
RG : oui, j’y pense. Je ne veux pas mentir, je veux être à la Coupe du monde avec l’Algérie. C’est mon objectif. Je sais que ça va être un long chemin, mais si on n’y croit pas, qui va croire à notre place ? Il faut que je continue à performer en club pour y arriver.
FM : plus globalement, est-ce qu’il n’y a pas une forme de frustration de ne pas être un indéboulonnable de l’Algérie à l’heure actuelle quand on se remémore de votre potentiel avant vos deux ligaments croisés en début de carrière ?
RG : ça m’arrive d’y penser. Je ne vais pas le cacher. Après, je crois au destin de Dieu. C’était peut-être le bon chemin pour moi. Après, oui, en étant jeune… Des fois, je me dis qu’il y en a qui, juste avec un ligament croisé, ne sont jamais revenus. Pourtant, c’étaient des talents bien supérieurs à moi. Je remercie Dieu de pouvoir être là et d’être compétitif avec Estoril. Je n’ai jamais lâché même si j’aurais aimé en avoir plus. C’est mon destin.
FM : qu’est-ce qu’on peut souhaiter à Rafik Guitane pour l’avenir ?
RG : déjà, gagner la Coupe Arabe, ça serait magnifique. Continuer de performer en club, de montrer encore plus mes qualités et montrer de quoi je suis capable. Et pourquoi pas à l’avenir jouer dans un club plus huppé.
Pub. le 02/12/2025 20:00
– MAJ le 03/12/2025 00:00




