Mireille Deyglun, bientôt grand-maman pour une deuxième fois et de retour à la télé!

Bien qu’on l’ait un peu moins vue à l’écran ces dernières années, Mireille Deyglun n’a jamais ralenti le pas derrière la caméra. On la retrouve avec bonheur dans Indéfendable, où elle incarne une mère bouleversée par le grave accident de sa fille. L’actrice, dont la carrière approche le cap des 50 ans, se confie sur son impressionnant parcours, sa grande histoire d’amour avec le journaliste Jean-François Lépine et le bonheur de voir sa famille s’agrandir, car elle s’apprête à devenir grand-maman pour une seconde fois.
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Mireille, peux-tu me parler de ton personnage dans la série?
Stéphanie St-Amand, c’est une mère de famille dont la fille, jouée par Julianne Côté, qui est d’ailleurs formidable dans ce rôle, a été victime d’un très grave accident. Mon personnage cherche à faire accuser le responsable, mais ce n’est pas une cause évidente. Ce n’était pas un geste volontaire, mais il y a quand même eu négligence criminelle. On découvre aussi que Stéphanie a eu par le passé une aventure avec André Lapointe (Michel Laperrière). Elle se tourne vers lui pour avoir de l’aide.
Connaissais-tu Julianne Côté avant le tournage?
Non, pas du tout, même si on savait chacune qui était l’autre. On a tout de suite eu une belle chimie. C’était une superbe rencontre, vraiment. Le lien mère-fille s’est installé naturellement. C’est souvent un défi dans notre métier, parce qu’on doit jouer des gens très proches sans se connaître, mais cette fois, ça a cliqué, et tant mieux. La relation entre Stéphanie et sa fille est tendu, puisqu’en voulant aider sa fille elle devient envahissante. J’ai adoré l’ambiance sur le plateau. C’était un vrai bonheur! J’ai eu beaucoup, beaucoup de fun à faire ce projet.
Avec son conjoint des 37 dernières années, Jean-François Lépine.
Ben Pelosse / JdeM
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Tu es en couple avec le journaliste Jean-François Lépine depuis 37 ans. Comment arrivais-tu à concilier ta carrière de comédienne, souvent basée au Québec, avec la vie d’un journaliste appelé à travailler à l’international?
En fait, je n’ai pas passé tant d’années que ça à l’étranger. Mon premier grand départ pour l’étranger, c’était après Bonheur d’occasion, en 1983, et La vie promise, à Radio-Canada, avec Guy Nadon et Gilles Pelletier.
Mireille dans la série Bonheur d’occasion.
À cette époque, j’ai eu envie d’aller voir ailleurs. Comme mes racines sont entièrement françaises, du côté de mon père, Henry Deyglun, et de ma mère, Janine Sutto, j’ai senti l’appel de la France.
Mireille dans la série Opération Ypsilon.
J’y ai fait quelques projets, dont la série Opération Ypsilon, en 1985, avec Bruno Cremer et Bernard Le Coq. Et c’est à Paris, en 1988, que j’ai rencontré Jean-François. Il était correspondant. On est tombés amoureux et il m’a annoncé qu’il partait pour Jérusalem. J’ai eu le plus grand fou rire de ma vie… et finalement, je l’ai suivi!
Combien de temps êtes-vous restés là-bas?
Deux ans. Une expérience unique, mais aussi très dure. Déjà à l’époque, le conflit était bien présent, et ça m’a profondément marquée. J’ai toujours eu de la compassion pour les victimes, pour ceux qui souffrent. Voir la souffrance du peuple palestinien m’a bouleversée. Et quand je regarde ce qui se passe aujourd’hui, je trouve ça tragique. Ce qui arrive en ce moment, c’est une catastrophe humanitaire.
Malgré tout, votre couple a tenu…
Oui, l’amour était plus fort. Mais au bout de deux ans, Jean-François aurait aimé être posté en Afrique du Sud après la libération de Nelson Mandela, puis peut-être ensuite à Moscou. Là, je lui ai dit: «Tu es l’homme de ma vie, mais je ne peux pas vivre comme ça.» J’avais besoin de stabilité, de pouvoir travailler ici. On ne peut pas vivre sur deux continents.
C’était donc un choix entre ta carrière et ta vie amoureuse à l’étranger…
Exactement. Je suis rentrée à Montréal et j’ai donné naissance à notre fils, Félix, en octobre 1990. Ensuite, ma carrière est repartie très vite. J’ai tourné Marilyn, la première quotidienne à Radio-Canada, et tout s’est enchaîné. Peu après, Jean-François est revenu lui aussi. Sa famille lui manquait. Il a créé l’émission Enjeux, puis a enchaîné avec Le Point, Zone libre et Une heure sur Terre. Ces projets lui permettaient encore de voyager, mais sans qu’on soit séparés en permanence. Ça, c’était formidable.
On ne se trompe pas en disant que ça faisait un bon moment qu’on ne t’avait pas vue dans une série?
Mon Dieu, oui, ça fait presque 10 ans! Ma dernière série, c’était Mémoire vive. J’ai été moins présente ensuite, parce que je suis partie vivre en Chine avec Jean-François, entre 2015 et 2017. Cette fois, j’ai un peu mis ma carrière de côté, parce que je voulais vraiment vivre l’expérience chinoise. C’est toute une expérience de découvrir une autre culture, goûter à tout ça de l’intérieur. J’y passais deux ou trois mois, puis je revenais au Québec, mais c’est toujours un peu utopique de croire qu’on peut concilier les deux. J’ai toujours travaillé, que ce soit en doublage ou sur scène, mais j’espère qu’il y aura des suites en télé. Moi, je suis une fille de gang. Je suis quelqu’un d’un peu sauvage dans la vie, mais sur un plateau, je suis comme un poisson dans l’eau. À 67 ans, je peux jouer un large registre.
Mireille et sa mère, Janine Sutto, lors de la soirée hommage à Marcel Dubé, le 6 juin 2016.
Sébastien St-Jean / Agence QMI
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Tu as eu un bel exemple de longévité dans le métier avec ta mère, Janine Sutto, qui a joué très longtemps…
Certainement! Elle était encore sur scène dans Les belles-sœurs, en 2012, à 91 ans. C’était une force de la nature.
Tu as choisi de marcher dans les traces de tes parents…
Mon père, Henry Deyglun, écrivait beaucoup. Il a même joué dans les premiers radioromans à l’époque! Il est décédé alors que j’avais 12 ans. Ce que je peux dire, c’est qu’être enfant d’acteurs fait en sorte qu’on connaît les bons côtés, mais aussi les mauvais. On ne rentre pas dans ce métier comme si on entrait à Disneyland! On sait ce que c’est, les périodes creuses et l’incertitude. Ma mère travaillait énormément, surtout parce que ma sœur jumelle, qui était trisomique, avait besoin de soins et de services. Il fallait assurer. Alors oui, je suis entrée dans ce milieu en toute connaissance de cause. Ma mère tenait absolument à ce que je fasse l’école de théâtre. J’ai donc étudié à Saint-Hyacinthe, d’où je suis sortie en 1977. Donc, je vais bientôt célébrer mes 50 ans de carrière!
Mireille et sa mère, Janine Sutto, le 13 mai 1973.
Photo : m
sauvageau /
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Tu n’avais pas peur de décevoir ta mère ou qu’elle te juge?
Oui, bien sûr! Pour mon premier rôle au théâtre, j’incarnais Colette, et je tenais la pièce sur mes épaules. Mais je crois que ma mère en a été très fière. On a d’ailleurs joué deux ou trois fois ensemble au théâtre. C’était particulier, mais tellement beau. Ma mère était exigeante, sévère même. Chez nous, on travaillait fort, on faisait nos preuves. Alors oui, j’avais peur de la décevoir, mais à un moment donné, il faut foncer.
Ton parrain, c’était Félix Leclerc. Était-il présent dans ta vie?
Oui, quand j’étais petite. Jusqu’à mes 10 ans environ. Après, il est parti vivre à l’île d’Orléans. Mais avant ça, on était voisins à Vaudreuil. Il venait souvent à la maison avec sa guitare, il testait ses chansons chez nous, et avec ma marraine, Andrée Vien, sa compagne de l’époque. Chez nous, c’était toujours plein de monde! Mes parents recevaient beaucoup, ils cuisinaient tous les deux, la table était souvent pleine. Plus tard, j’allais voir Félix chanter au Patriote, sur Sainte-Catherine. C’était quelqu’un de très proche de mes parents.
Ton fils s’appelle Félix. C’est un clin d’œil à ton parrain?
Oui, exactement! C’était une façon de lui rendre hommage.
Avec sa fille, Sophie, et son petit-fils, Alexandre, en Égypte.
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Tu seras bientôt grand-maman pour la deuxième fois…
J’ai une vie extraordinaire. J’ai deux enfants extraordinaires qui volent de leurs propres ailes. Sophie est âgée de 32 ans et Félix, de 35 ans. Ma fille et son conjoint habitent en Égypte avec le petit Alexandre et mon fils attend son premier enfant. Je suis une grand-maman comblée. C’est un rôle que j’adore, même si je trouve difficile de vivre aussi loin de ma fille et de sa famille. Jean-François et moi allons les voir le plus souvent possible. On va justement les visiter en Égypte en décembre.
Tu tiens aussi à souligner une cause qui t’est très chère, celle que soutenait ta mère, Janine Sutto…
Oui, absolument. Il y a la 44e édition de la Soirée théâtre Janine Sutto, qui aura lieu le mardi 27 janvier 2026, à l’Espace Go. C’est une soirée-bénéfice au profit de l’AMDI, l’Association de Montréal pour la déficience intellectuelle, la cause que ma mère a défendue pendant plusieurs décennies. C’est une soirée formidable, à la fois touchante et festive. On va présenter la pièce Top Girls de Caryl Churchill, que j’ai d’ailleurs jouée il y a 20 ans. C’est une pièce portée par 10 femmes sur la scène, dont Christine Beaulieu, Marie-France Lambert et Cynthia Wu-Maheux, entre autres. Ce sera un grand moment de théâtre et de solidarité.




