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Pas de changement de taux directeur attendu ce matin

La Banque du Canada a décidé de garder ses taux d’intérêt inchangés pour sa dernière décision de politique monétaire de l’année.

Après trois baisses, cette année, totalisant 0,75 point de pourcentage, la banque centrale canadienne a maintenu son taux directeur à 2,25 % mercredi matin, tel que le prédisaient les analystes et les marchés. En fait, il est probable qu’elle ne bougera plus pendant un certain temps, disent certains. Et même possible que son prochain changement ne soit pas à la baisse, mais plutôt à la hausse.

« Dans la situation présente, le taux directeur est essentiellement au niveau approprié pour garder l’inflation près de 2 % tout en aidant l’économie à traverser cette période d’ajustement structurel, a expliqué son gouverneur, Tiff Macklem, dans une déclaration préliminaire. Néanmoins, l’incertitude demeure élevée, et l’éventail des issues possibles et plus large que d’habitude. Si les perspectives changent, nous sommes prêts à réagir. »

Lors de sa dernière décision qui avait mené à une baisse des taux d’un quart de point, le Conseil de direction de la Banque du Canada avait déjà indiqué, à la fin du mois d’octobre, qu’il considérait son taux à un niveau approprié.

Se disant bien sûr toujours prêt à agir afin d’aider à maintenir, à moyen terme, l’inflation à la cible de 2 %, le gouverneur Tiff Macklem avait toutefois signalé que sa politique monétaire arrivait au bout de ce qu’elle pouvait faire face aux bouleversements « structurels » provoqués par les politiques économiques et les tarifs du président américain, Donald Trump. C’est désormais au tour des gouvernements d’aider l’économie canadienne à trouver de nouveaux débouchés commerciaux et à améliorer sa productivité, avait-il déclaré.

À ce moment-là, plusieurs observateurs pensaient encore qu’une dernière réduction des taux d’intérêt de 0,25 point de pourcentage était encore possible, cette semaine ou au début de l’année prochaine.

Mais depuis, les nouvelles du front économique ont été meilleures qu’on s’y attendait. La croissance économique au troisième trimestre a rebondi plus fortement que prévu en même temps qu’on a révisé à la hausse les chiffres officiels pour 2023 et 2024. L’emploi a aussi surpassé les attentes, se traduisant par une réduction du taux de chômage au Canada de 6,9 % à 6,5 % le mois dernier. Quant à la croissance des prix, elle a ralenti de 2,4 % à 2,2 % en rythme annualisé au mois d’octobre.

Dans ces circonstances, il était attendu que la Banque du Canada laisse son taux directeur inchangé, même s’il n’est pas exclu qu’un assouplissement additionnel soit requis plus tard l’année prochaine, a écrit l’économiste au Mouvement Desjardins, Royce Mendes, dans une analyse la semaine dernière. On ne le fera toutefois que si on y est forcé, parce que « les banquiers centraux ont très peur d’une nouvelle vague d’inflation », a-t-il expliqué.

Pour d’autres, comme l’économiste en chef à la Banque de Montréal, Douglas Porter, ou Taylor Schleich et Ethan Currie, à la Banque Nationale, « le prochain changement de taux de la Banque du Canada sera probablement une hausse plutôt qu’une baisse » qui viendrait vers la fin de 2026.

« On ne sait pas encore clairement comment l’économie canadienne va s’ajuster aux droits de douane plus élevés », a admis Tiff Macklem mercredi. « Si un nouveau choc ou une accumulation de données vient changer nos perspectives de façon importante, nous sommes prêts à réagir. »

Une Fed divisée

Du côté des États-Unis, où la Réserve fédérale américaine doit aussi procéder à une annonce en après-midi, les chances sont bonnes qu’il soit question de la troisième baisse de taux d’un quart de point cette année. Le taux directeur de la Fed se retrouverait ainsi dans la mince fourchette entre 3,75 % et 4 %.

La situation dans ce cas est toutefois nette, a observé Michael Pearce de la firme d’analyse Oxford Economics. D’une part parce que la dernière paralysie budgétaire au Congrès américain a empêché la production de nombreuses statistiques économiques officielles. Mais aussi parce que rarement a-t-on vu le comité de politique monétaire de la Fed aussi divisé sur la voie à suivre.

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