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Chronique de François Gagnon | Fowler : performance rassurante

MONTRÉAL – Jacob Fowler n’a pas effectué de miracles au fil des 33 arrêts qu’il a réalisés, jeudi soir, à Pittsburgh, pour couronner son tout premier match en carrière dans la LNH par une victoire.

Il n’a pas eu à en réaliser tant l’équipe devant lui a disputé un match solide dans les deux sens de la patinoire. Rien à voir avec le match affreux de mardi alors que le Canadien s’est fait rosser par la Lightning venu de Tampa Bay. Rien à avoir avec les nombreuses sorties difficiles du Tricolore au fil des dernières semaines.

Sans multiplier les miracles, Jacob Fowler a toutefois fait ce que Jakub Dobes a cessé de faire depuis quelques semaines; ce que Samuel Montembeault n’a pas fait assez souvent depuis le début de la saison : il a donné une chance réelle de victoire à son équipe. Et son équipe a doublé Sidney Crosby et ses Penguins 4-2.

Fowler a surtout évité d’accorder un, voire des mauvais buts, ce que les gardiens auxquels il est venu en relève faisaient très souvent. Ce qu’ils ont fait une fois de trop mardi soir lors de l’escale du Lightning à Montréal forçant l’état-major à donner une chance au gardien d’avenir du Canadien.

Au gardien d’avenir qui est maintenant le gardien du présent!

Je l’ai écrit plus haut et je vais l’écrire encore : Jacob Fowler a fait sa part dans la victoire ô combien nécessaire de jeudi.

Ce qui est une très bonne nouvelle puisque la performance de Fowler lui a permis de confirmer les louanges à son endroit que l’on pouvait lire sur le tapis rouge qui se déroulait devant lui lors du trajet effectué entre la Place Bell, à Laval, et le Centre d’entraînement de Brossard.

« Je ne m’en fais pas avec ce qui n’est pas encore arrivé » Jacob Fowler répond aux questions des journalistes après sa victoire dans son premier match en carrière face aux Penguins.

Risque écarté… pour le moment!

Cela dit, la meilleure nouvelle de la soirée, c’est que les joueurs de Martin St-Louis, peut-être secoué par leur entraîneur-chef, peut-être heurté dans leur orgueil par la succession de cafouillages défensifs dont ils se sont rendus coupables depuis quelques semaines déjà, n’ont pas remis le sort de l’équipe uniquement sur les jambières du jeune gardien appelé en renfort.

C’était le plus gros danger qui guettait Fowler. Le plus gros risque associé à ce rappel qui ne serait jamais venu n’eut été de la générosité de Montembeault et Dobes: que ses nouveaux coéquipiers lui demandent de sauver le club du marasme dans lequel il s’enfonce depuis un peu plus d’un mois, sans eux-mêmes changer leur façon de jouer, leur façon de défendre leur territoire afin qu’il puisse commencer à aider leur gardien au lieu de lui nuire.

Comme dans l’éternel débat à savoir qui de la poule ou de l’œuf est venu en premier, ou dans la grande question philosophique à savoir si les saucisses sont plus fraîches parce que plus de personnes en mangent ou parce que plus de personnes en mangent parce qu’elles sont plus fraîches, il est permis de se demander si le Canadien a mieux joué devant son gardien parce Jacob Fowler a su inspirer confiance, où si Fowler a joué avec confiance et aplomb parce que l’équipe devant lui à disputer le genre de match qui a dû rendre un brin jaloux Samuel Montembeault, assis au bout du banc, et Jakub Dobes, assis sur la galerie de presse?

Ne vous creusez pas la tête pour trouver la bonne réponse et ne vous lancez surtout pas à corps perdu dans de grands débats émotifs. Car la réponse importe moins que le résultat.

Et le résultat est que le Canadien a gagné. Qu’il a gagné en équipe. Parce que oui, pas mal tout le monde a mis l’épaule à la roue dans ce 16e gain en 30 matchs cette saison. Cette neuvième victoire en 14 parties à l’étranger.

Juraj Slafkovsky a été le meilleur du Canadien à l’attaque. À mes yeux. Lane Hutson a dominé à la ligne bleue.

Une ligne bleue remodelée alors que Hutson jouait à la gauche de Dobson, que Matheson était jumelé à Carrier alors que Engström, qui a chassé Arber Xhekaj de la formation au grand désespoir de son fan club, complétait un troisième duo qui s’est bien débrouillé.

Le fait que Martin St-Louis soit allé serrer la main à Stéphane Robidas alors qu’il restait encore quelques secondes à écouler à la troisième période, me laisse croire que le responsable de la brigade défensive a peut-être eu un mot à dire dans cette réorganisation.

Mais là encore, c’est le résultat qui compte.

Le risque associé au fait qu’on demande à Fowler d’agir en sauveur et de racheter les bévues surmultipliées par ses coéquipiers comme l’a si bien fait Carey Price au fil de sa carrière a donc été écarté.

Du moins, pour l’instant!

St-Louis n’attendait pas une différente réaction Point de presse de Martin St-Louis à l’issue de la victoire des Canadiens face aux Penguins.

Un but, dix mentions d’aide

Le Canadien a très bien amorcé la rencontre. Il a dominé dans les trois zones. Ce qui n’est pas arrivé souvent dernièrement.

Les Penguins ont obtenu leur premier tir alors que la moitié du premier tiers était complété. Des quatre tirs accordés au cours des 20 premières minutes de jeu, aucun ne s’est traduit par une véritable occasion de marquer.

Une belle manière d’aider le jeune gardien à réussir son entrée dans la LNH.

À l’autre bout, le Canadien a mis de la pression sur la défensive des Penguins. Le trio Slafkovsky-Kapanen-Demidov appuyé par Lane Hutson et Noah Dobson a étourdi et fatigué le trio Mantha-Hayes-Brazeau et le duo Letang-Shea. Venu en relève après un dégagement refusé, le trio Davidson-Veleno-Gallagher avec Struble et Engström à la pointe, a continué le travail pour finalement épuiser les cinq joueurs des Penguins.

Après un dégagement refusé qui ne lui a pas permis de totalement reprendre son souffle, Kristopher Letang s’est rendu coupable d’un affreux revirement qui a mené au but d’Alexandre Texier.

Officiellement, ce premier vrai but avec le Canadien – il a donné une victoire en tirs de barrage au Tricolore aux dépens des Maple Leafs samedi dernier – Texier l’a marqué sans aide.

Mais les trios de Kapanen et de Veleno et les quatre défenseurs qui les accompagnaient pour « brûler » les Penguins ont largement contribué à ce but auquel on aurait pu offrir 10 mentions d’aide.

Confiance, contrôle, constance

Après un premier tiers facile, Fowler s’est signalé en période médiane comme en troisième. Les deux buts accordés en 31 tirs sont loin de remettre en cause la performance du jeune gardien devant le filet.

Sans avoir à effectuer de miracles, Fowler a eu à réaliser quelques arrêts solides dont sept aux dépens de Sidney Crosby. Fowler s’est dressé devant quelques bons tirs et a lui-même racheté un des rares retours généreux qu’il a accordés.

Impérial en désavantage numérique – il a passé 8 minutes 45 secondes de ses 25 minutes 41 secondes de temps d’utilisation à écouler des pénalités – Mike Matheson a donné un sérieux coup de main à son jeune gardien. Mais Fowler, avec la complicité des spécialistes du désavantage numérique, a quand même limité la meilleure attaque massive de la LNH à un but en 16 tirs obtenus en six supériorités numériques.

Au-delà les arrêts effectués, c’est la qualité du positionnement de Fowler qui sautait aux yeux lors de son baptême dans la LNH. La qualité de son positionnement, la qualité de ses déplacements, le fait qu’il semblait toujours en contrôle, jamais déporté et que la rondelle semblait coller à son équipement au lieu de rebondir aux quatre coins de la zone défensive.

Des qualités qui ne figuraient plus au palmarès de Montembeault et Dobes.

Ce n’est qu’un match, je sais!

Et l’évaluation d’un gardien, pour qu’elle soit juste, doit s’étendre sur deux, trois, peut-être quatre saisons. Les hauts, très hauts, et les bas, très bas, de Jakub Dobes l’an dernier et encore cette saison en font la preuve par 1000. Tout comme la sélection de Samuel Montembeault il y a à peine un an avec Équipe Canada dans le cadre de la Confrontation des quatre nations.

Ce sera donc tout à recommencer samedi soir alors que Fowler devrait avoir le mandat de donner une chance réelle au Canadien de battre les Rangers à New York. Car, je ne sais pas pour vous, mais je tiens pour acquis que Martin St-Louis reviendra avec son jeune gardien. Le contraire serait surprenant, non?

Et ce sera encore à recommencer lors des autres départs qui seront accordés à Fowler.

Mais cette première partie a permis au Canadien et à ses partisans de compter sur une présence rassurante devant le filet.

Ce qui faisait changement!

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