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Crise au PLQ | Un mois de tempête

Après 188 jours à la tête du Parti libéral du Québec (PLQ), Pablo Rodriguez démissionne. Depuis un mois, l’ancien ministre fédéral navigue en eaux troubles, pris à partie aussi bien par ses opposants que des membres de son propre parti. Retour sur des semaines aux allures de tempête.


Publié à
15 h 51

Marwah Rizqy suspendue

18 novembre. Le Parti libéral du Québec bascule dans une crise politique. Son chef, Pablo Rodriguez, renvoie et suspend du caucus sa cheffe parlementaire Marwah Rizqy. Il lui reproche d’avoir renvoyé, sans le consulter, sa directrice de cabinet, Geneviève Hinse, une proche qui travaillait avec lui alors qu’il était au fédéral. M. Rodriguez évoque alors un « bris de confiance ». Qu’est-ce qui a poussé Mme Rizqy à ne pas consulter son chef ? Pourquoi était-elle accompagnée d’un avocat lors d’une rencontre avec Pablo Rodriguez ? Marwah Risqy n’émet aucun commentaire et la machine à rumeurs s’emballe.

Les « brownies »

19 novembre. Le lendemain de la suspension de Marwah Rizqy, le Journal de Montréal (JDM) publie des échanges de textos anonymes qui laissent présager que des membres du PLQ auraient pu recevoir des « brownies » – des billets 100 $ – contre leur appui à Pablo Rodriguez lors de sa course à la chefferie. Le matin même, sur les ondes du réseau Cogeco, on attribue l’échange à la députée libérale de Chomedey Sona Lakhoyan Olivier et à la députée caquiste Alice Abou-Khalil. Les deux nient être les autrices des communications. Dans les jours qui suivent, Pablo Rodriguez menace de poursuivre le JDM. Pour sa part, Geneviève Hinse entame des démarches judiciaires contre Marwah Rizqy.

Le déclencheur Fayçal El-Khoury

26 novembre. La Presse révèle que le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) s’intéresse à une discussion entre Marwah Rizqy et le député libéral fédéral Fayçal El-Khoury lors de l’inauguration de l’antenne Deux-Montagnes du Réseau express métropolitain. Celui-ci a donné un coup de main à Pablo Rodriguez pour une collecte de fonds dans le cadre de sa campagne à la direction du PLQ. L’entretien serait l’élément déclencheur qui aurait poussé Marwah Rizqy à avoir une rencontre houleuse avec la directrice de cabinet Geneviève Hinse au sujet de dépenses partisanes.

Pétition et lettre

5 décembre. Une pétition qui réclame la démission du chef Pablo Rodriguez circule au Parti libéral du Québec (PLQ). Le destinateur anonyme se présente sous le nom d’« Intégrité PLQ ». Moins d’une semaine, une lettre en appui à Pablo Rodriguez récolte la signature d’une quarantaine de présidents des associations libérales sur les 125 circonscriptions. On y écrit que « Pablo Rodriguez est l’homme de la situation ».

UPAC et enquêtes

10 décembre. L’Unité permanente anticorruption (UPAC) confirme avoir ouvert une enquête criminelle sur des allégations de malversation et de trafic d’influence dans sa campagne à la direction, selon les informations de La Presse. Il s’agit de la troisième enquête ouverte en moins d’un mois. Dès novembre, le PLQ a recruté le juge à la retraite Jacques R. Fournier pour faire la lumière sur les allégations de paiement en échange de votes. Le 4 décembre, c’est au tour du Commissaire à l’éthique d’ouvrir une enquête sur des ressources de l’État que la députée de Chomedey Sona Lakhoyan Olivier aurait utilisé pour des activités partisanes ; elle a depuis été suspendue du caucus. À noter : si le DGEQ a pour sa part confirmé s’intéresser à des dépenses au sein du PLQ dans les derniers mois.

Locataire de son épouse

11 décembre. Le Devoir et Radio-Canada rapportent que le chef du PLQ Pablo Rodriguez a installé son local de campagne dans un bureau qui appartient à son épouse, Roxane Hardy. Prix de la location : près de 20 000 $, selon les rapports de dépenses remis au DGEQ. L’équipe de Rodriguez se défend, dans une communication à Radio-Canada, que « le loyer a été établi sur la base de comparables du marché ».

Enveloppes de 500 dollars

16 décembre. Le JDM révèle qu’un homme d’affaires a distribué des enveloppes de 500 $ pour rembourser une vingtaine de donateurs à la campagne à la direction de Pablo Rodriguez. Il s’agit d’une pratique illégale qui intéresse l’Unité permanente anticorruption (UPAC). L’homme d’affaires en question se révèle être Emanuel Cabral, un producteur et importateur de portos et de vins. Ces dons ont été récoltés lors d’une soirée de financement qui s’est déroulée le 12 avril à sa résidence, où se trouvait M. Rodriguez et au cours de laquelle la chanteuse Patsy Gallant a offert une performance. Pablo Rodriguez démissionne le lendemain.

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