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Loi 2 | Christian Dubé claque la porte de la CAQ

(Québec) Coup de tonnerre à Québec. Christian Dubé démissionne de ses fonctions de ministre de la Santé. Il claque la porte de la Coalition avenir Québec et demeure député indépendant. Il dénonce le contenu de l’entente conclue avec les médecins omnipraticiens.


Publié à
14 h 44

Mis à jour à
15 h 03

« J’ai pris la décision de démissionner de mes fonctions de ministre de la Santé. Je souhaite vous expliquer cette décision simplement, avec franchise et transparence », a écrit M. Dubé sur les réseaux sociaux.

Cette annonce provoquera un séisme politique. L’ex-ministre quitte ses fonctions au moment où les médecins de famille votent l’entente de principe conclue entre le gouvernement Legault et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).

Cet accord négocié avec l’implication personnelle du premier ministre abandonne plusieurs pans de la loi 2 et de la réforme du ministre de la Santé, comme de lier une partie de la rémunération à des cibles de performances.

« Je suis satisfait que le gouvernement soit parvenu à conclure une entente avec les médecins de famille, sous réserve du vote final qui sera connu dans les prochaines heures. Cette entente comporte des avancées importantes, notamment l’engagement de prendre en charge 500 000 nouveaux patients d’ici juin 2026, dont plusieurs personnes vulnérables, ainsi que l’introduction d’un nouveau mode de rémunération. »

« Ces gains sont réels pour les patients et il est important de les souligner. Cela dit, je dois être honnête avec vous. Plusieurs éléments essentiels de la loi 2 visaient aussi à moderniser la gouvernance du système de santé et à permettre au gouvernement et à Santé Québec d’exercer pleinement leur rôle de gestionnaire du réseau public. »

L’entente conclue maintient sensiblement le statu quo sur les enjeux de gouvernance entre le gouvernement, FMOQ et les directeurs médicaux dans le réseau de la santé.

Christian Dubé, ex-ministre de la Santé

Dans sa lettre de départ, l’ex-ministre reconnaît que lui et son gouvernement avaient « commis des erreurs. Le ton adopté au début des discussions n’a pas toujours favorisé un échange constructif avec les médecins ». Il admet également qu’il n’a pas su « vulgariser clairement les objectifs » de sa loi.

Il écorche également les fédérations médicales qui « ont, de leur côté, surtout travaillé à défendre leurs propres intérêts plutôt que d’aborder tous les enjeux touchant les patients et les médecins. Ensemble, ces dynamiques ont contribué à installer un climat de confrontation qui s’est malheureusement accentué au fil des mois », poursuit-il.

« Finalement, des informations incomplètes et parfois inexactes ont circulé et ont alimenté des inquiétudes légitimes chez les médecins, dans les GMF et au sein de la population. Le climat dans le réseau s’en est trouvé fragilisé. J’assume pleinement ma part de responsabilité face à cette situation », écrit-il.

Christian Dubé affirme qu’après « mûre réflexion et dans un esprit de cohérence, de respect des institutions et de mes valeurs personnelles, je suis arrivé à la conclusion que je ne suis plus la bonne personne pour poursuivre ces discussions et piloter la réécriture de la loi 2 exigée par l’entente avec la FMOQ ».

« Dans les circonstances actuelles, c’est une décision difficile que je prends pour le bien des patients, des médecins et du réseau de la santé. Je demeure fier du travail accompli et de toutes les transformations réalisées dans les dernières années pour améliorer notre réseau de la santé », conclut-il.

Christian Dubé, un proche de François Legault, occupait les fonctions de ministre de la Santé depuis juin 2020. La réforme de la loi 2 a aussi coûté au premier ministre son ami et ex-ministre Lionel Carmant, qui a claqué la porte du caucus de la CAQ en plein bras de fer avec les médecins cet automne.

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