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Démission de Pablo Rodriguez | Vers une autre course à la direction pour le PLQ

Le successeur de Pablo Rodriguez sera-t-il élu ou désigné ? Plusieurs libéraux croient qu’une course rapide à la direction est un passage obligé pour assurer la crédibilité du nouveau chef, qu’il s’agisse de Charles Milliard, de Karl Blackburn ou de Marc Tanguay, dont le nom circule. André Fortin, lui, ferme la porte.


Publié à
5 h 00

« Ça prend une course, et ça prend une course rapidement. Je suis habitée par un sentiment d’urgence », laisse tomber la leader parlementaire du PLQ, Michelle Setlakwe, qui a été coprésidente de la campagne de Pablo Rodriguez.

Elle n’est pas la seule élue du caucus libéral à tenir ce discours. Le chef parlementaire André Fortin n’y participera pas : « Je ne serai pas candidat à la chefferie du Parti libéral », a-t-il dit à La Presse, mais il en souhaite une, « plus rapide » que la précédente. Ce ne sera pas, croit-il, « une course traditionnelle où les candidats sillonnent les quatre coins du Québec pour faire signer des cartes de membre ».

« Je pense qu’on n’aura pas le choix d’avoir une course », a affirmé de son côté la députée Madwa-Nika Cadet, qui a soutenu Charles Milliard lors de la dernière course. « C’est sûr que ça vient avec des risques, qu’on continue d’être divisés, mais en même temps, ça [donne] plus de légitimité au chef », explique celle qui croit toujours que M. Milliard serait « un choix extraordinaire ».

Si la question est posée, c’est parce qu’un second scénario « est sur la table », a indiqué Mme Cadet, c’est-à-dire de couronner un successeur à M. Rodriguez. La constitution du parti le permet.

Couronnement

C’est ce que souhaite par exemple l’ex-ministre Robert Poëti. Ce dernier a misé sur Pablo Rodriguez le printemps dernier, mais croit maintenant qu’on devrait offrir le poste de chef à Charles Milliard, qui avait terminé en seconde place.

Aux Olympiques, lorsque celui qui gagne la médaille d’or, si finalement il se fait expulser à cause du dopage, on la donne au deuxième. Au PLQ, celui qui est arrivé deuxième, c’est Charles Milliard.

Robert Poëti, ancien ministre libéral

Il estime que le manque de temps et d’argent milite en faveur de ce choix, avec les élections générales d’octobre qui arrivent à grands pas. « Je ne vois pas beaucoup de gens qui vont être des donateurs pour le PLQ [après] ce qui vient de se passer », dit M. Poëti.

L’ex-chef par intérim du parti et ex-ministre Pierre Arcand n’est pas aussi formel que M. Poëti, mais il souligne les désavantages d’une course.

« Il y a une chose à toujours garder en tête : une course, c’est beaucoup d’argent. C’est beaucoup d’argent pour le parti, c’est beaucoup d’argent pour les candidats. Est-ce qu’on veut vraiment se lancer là-dedans ? Ça se peut que la réponse soit oui, mais ça veut dire qu’on va solliciter les militants pour une campagne au leadership, puis les solliciter à nouveau pour la campagne électorale. On doit en tenir compte », explique-t-il.

Vitrine

L’ex-ministre Christine St-Pierre estime cependant qu’une course rapide permettra au PLQ de mettre une plateforme électorale en vitrine avant le scrutin d’octobre. « Ça serait une erreur de désigner quelqu’un. Ça prend une course intense, avec des idées, sans slogans vides comme la précédente course », laisse-t-elle tomber.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Le candidat Karl Blackburn, en mai dernier

Elle croit que le PLQ a les reins assez solides pour y arriver, mais qu’il doit bouger promptement, dès janvier, avec un nouveau chef élu en février. Il aura alors sept mois devant lui pour redorer le blason du parti auprès des électeurs. « La marque est entachée », dit-elle.

L’autre défi, dit Mme St-Pierre, c’est que le PLQ doit trouver des candidats partout au Québec d’ici les élections générales de 2025. « Des gens de très haut calibre avaient levé la main. Est-ce que, dans le contexte actuel, ils vont vouloir mettre leur carrière en jeu pour aller recevoir des claques sur la gueule ? », se demande-t-elle.

Sur les rangs, on risque fort de voir Charles Milliard et Karl Blackburn, les deux principaux adversaires de M. Rodriguez lors de la dernière course. Le nom du député libéral et ancien chef par intérim Marc Tanguay circule également. Ce dernier n’a pas répondu aux appels de La Presse.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Marc Tanguay, qui a été chef intérimaire libéral de novembre 2022 à juin 2025

L’ex-président de la commission politique, André Pratte, voit la chose d’un bon œil. « Marc Tanguay a été chef intérimaire. Il a de la crédibilité et de l’ascendant sur le parti. […] Tant mieux si on a deux, trois candidats solides et crédibles. Avec seulement deux candidats qui sont les mêmes [M. Blackburn et M. Milliard], ça risque d’intensifier les divisions qui existent déjà », note-t-il.

Le PLQ devrait aussi déterminer très rapidement qui occupera les fonctions de chef intérimaire. André Fortin se donnait quelques heures » pour décider s’il souhaitait le faire, ou appuyer un candidat. Il avait auparavant appuyé Charles Milliard.

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