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Le Louvre rouvre ses portes, trois jours après le vol de joyaux

Le président français Emmanuel Macron a demandé une « accélération » des « mesures de sécurisation » du musée du Louvre qui a rouvert mercredi matin et dont la patronne doit s’expliquer devant des parlementaires après le vol spectaculaire de joyaux commis dimanche.

Le chef de l’État a indiqué lors du traditionnel Conseil des ministres « que des mesures de sécurisation du Louvre étaient en cours de déploiement et il a demandé une accélération de ces mesures », a dit la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, devant la presse.

Cette demande du président intervient alors que le musée le plus visité au monde a rouvert à 9 h, après trois jours de portes closes, dont le mardi de fermeture hebdomadaire.

« On espérait très fort que ce soit ouvert. On avait réservé pour aujourd’hui, on n’aurait pas eu l’occasion de revenir », se réjouit Fanny, venue depuis Montpellier avec sa fille.

Parallèlement, l’enquête se poursuit pour tenter de mettre la main sur les quatre cambrioleurs et leur incroyable butin. Le vol a provoqué une forte émotion en France comme à l’étranger et une tempête politico-médiatique sur la protection des œuvres du Louvre.

L’enquête « progresse », a assuré le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez sur la télévision CNews et la radio Europe 1, précisant que « plus d’une centaine d’enquêteurs » sont mobilisés.

Démission refusée

« J’ai toute confiance […] dans le fait que nous retrouverons les auteurs », a-t-il martelé.

La valeur des bijoux dérobés a été estimée à 88 millions d’euros (environ 144 millions $CA), ce qui en fait un des plus importants vols d’objets d’art des dernières décennies. Un montant toutefois bien inférieur au préjudice lors du cambriolage du musée Isabella Stewart Gardner de Boston, en 1990, évalué à au moins un demi-milliard de dollars.

En première ligne depuis dimanche, la ministre de la Culture Rachida Dati va laisser s’expliquer mercredi la présidente-directrice du Louvre Laurence des Cars, silencieuse depuis le vol.

Elle sera auditionnée à 16 h 30 (14 h 30 GMT) par la commission de la culture du Sénat.

Un moment de vérité pour celle qui était devenue en mai 2021 la première femme à accéder à la tête du Louvre, établissement de renommée mondiale qui a accueilli neuf millions de visiteurs en 2024, dont 80 % d’étrangers.

Selon le quotidien conservateur Le Figaro, Mme des Cars a présenté sa démission après le vol mais cela lui a été refusé et elle a reçu le soutien du président Emmanuel Macron.

Sollicité par l’AFP, le Louvre n’a pas souhaité réagir à ces affirmations.

Elle devrait être interrogée sur les conditions de sécurité de la galerie d’Apollon où a été commis le vol. Elle abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne, qui compte environ 800 pièces.

Les portes de la galerie restaient closes mercredi, barrées de trois panneaux gris.

« Retard »

Parmi les huit pièces emportées par les voleurs figurent le diadème de l’impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III, empereur de 1852 à 1870) et le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie (épouse de Louis-Philippe Ier, roi des Français 1830 à 1848), et d’Hortense de Beauharnais (mère de Napoléon III).

Devant les députés, la ministre Rachida Dati a exclu mardi toute « faille de sécurité à l’intérieur » du musée, car les dispositifs « ont fonctionné ». Elle a en revanche mis en cause l’absence de la sécurité « sur la voie publique », permettant aux cambrioleurs d’installer un monte-charge et d’entrer par une fenêtre.

Candidate de droite à la mairie de Paris aux élections municipales de mars prochain, elle a reconnu qu’avait été « sous-estimée pendant trop longtemps la sécurité des œuvres d’art ». « On a plutôt privilégié la sécurité des publics », selon elle.

Laurence des Cars dispose d’une longue expérience dans les musées.

Avant le Louvre, cette spécialiste de l’art du XIXe et du début du XXe siècle a présidé les musées parisiens d’Orsay et de l’Orangerie, un musée d’art impressionniste et post-impressionniste qui expose en particulier les gigantesques Nymphéas de Monet.

Dans un pré-rapport consulté lundi par l’AFP, la Cour des comptes, institution chargée de vérifier l’emploi des fonds publics, déplore un « retard dans le déploiement d’équipements destinés à assurer la protection des œuvres » du musée.

Le problème de sécurité au Louvre ne date « pas d’hier » et était connu de l’administration, a assuré mercredi son président, Pierre Moscovici, sur la radio RTL.

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