Possible catégorie 5 : Melissa pourrait être le plus dévastateur de 2025

Publié le 23 octobre 2025 à 15h22
Melissa va fort probablement devenir un ouragan durant le week-end prochain. On prévoit que ce sera la tempête la plus dévastatrice de la saison. Explications.
EN BREF :
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Melissa devrait devenir un ouragan d’ici dimanche ;
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On prévoit un développement en ouragan majeur, de catégorie 4 ou 5 lundi ou mardi ;
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La Jamaïque et Cuba semblent être en plein dans la mire ;
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Haïti et la République dominicaine pourraient recevoir des quantités de pluie catastrophiques
Les tempêtes tropicales de la saison ont presque toutes évité la terre ferme jusqu’ici. La tempête tropicale Melissa elle, inquiète. Non seulement elle va assurément avoir de sérieuses conséquences dans les Caraïbes, mais de plus, son déplacement très lent combiné à des eaux exceptionnellement chaudes crée les conditions idéales pour une intensification rapide, possiblement jusqu’au stade d’ouragan majeur.
Situation actuelle
Melissa évolue actuellement dans la mer des Caraïbes, à quelques centaines de kilomètres au sud d’Haïti et de la Jamaïque. Elle progresse à une vitesse très faible, soit autour de 5 km/h. C’est à peu près la vitesse de marche d’un adulte moyen. Ses vents soutenus soufflent actuellement à près de 80 km/h. Les surveillances sont en place : une veille d’ouragan est émise pour le sud d’Haïti, et des veilles de tempête tropicale pour la Jamaïque.
Trajectoire et intensification attendues
L’un des aspects clés de cette tempête est sa vitesse de croisière très lente. Melissa semble « ramper » au-dessus des eaux chaudes du bassin des Caraïbes. Ce comportement permet à Melissa de puiser davantage d’énergie dans l’océan, ce qui favorise une montée en puissance. Les modèles convergent vers l’idée qu’elle pourrait devenir un ouragan d’ici la fin de semaine, voire un ouragan majeur (catégorie 3 ou plus) si elle reste longtemps sur sa trajectoire actuelle sans subir d’interaction terrestre ou de cisaillement trop intense.
Quant à sa trajectoire, deux scénarios semblent faire consensus :
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Elle pourrait glisser vers l’ouest ou l’ouest-nord-ouest, en passant sous ou à proximité de la Jamaïque, puis virer vers le nord-est vers Cuba ou les Bahamas.
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Elle pourrait aussi demeurer plus longtemps au sud, accumuler de la puissance, puis bifurquer vers le nord-est plus tard que prévu. Ce n’est cependant pas la trajectoire favorisée dans les prévisions actuelles.
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La zone et l’angle de ce virage détermineront grandement les conséquences à venir.
Impacts possibles ou probables
Les menaces sont multiples et renforcées par la lenteur de la tempête : un système lent peut stationner au-dessus d’une zone, provoquer de fortes pluies persistantes et des effets cumulés.
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Pluies intenses : dans les zones montagneuses de l’île Hispaniola (Haïti et République dominicaine), ainsi que sur la Jamaïque, des accumulations de 300 à 400 mm, voire davantage localement, sont envisageables. Ces apports massifs d’eau peuvent déclencher inondations soudaines et glissements de terrain.
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Vents et houle : si Melissa atteint le stade d’ouragan majeur, des rafales sévères, des ondes de tempête et une mer extrêmement agitée sont attendues le long des côtes menacées. L’isolement ou la lente évacuation possible rendent la situation plus difficile à gérer.
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Durée de l’événement : du fait de son faible déplacement, les conditions défavorables pourraient persister plusieurs jours dans les zones touchées, ce qui augmente la fatigue des infrastructures, des populations et des services d’urgence.
Une menace bien réelle
La tempête tropicale Melissa n’est plus simplement un système à surveiller : elle est désormais un phénomène à haut potentiel de menace, en raison de sa lenteur, de l’environnement océanique chaud et du terrain difficile des îles concernées. Actuellement, Haïti, la Jamaïque et la République dominicaine se préparent au pire. Même si l’atterrissage direct n’est pas certain à ce stade, le scénario d’une intensification rapide et d’un impact sérieux est bien présent.
Avec la collaboration de Nicolas Lessard, météorologue.




