Pierre Karl Péladeau revient à la charge chez Transat A. T. en utilisant la méthode forte : le deuxième actionnaire du spécialiste du voyage d’agrément veut faire un ménage au sein du conseil d’administration afin de mettre la table à une importante restructuration.
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8 h 34
L’homme d’affaires, qui détient une participation de 9,5 % dans l’entreprise à l’étoile bleue par l’entremise de sa société La Financière Outremont, dit avoir demandé la tenue d’une assemblée extraordinaire des actionnaires d’ici le 6 février prochain afin de solliciter leur avis.
Dans un communiqué, lundi, M. Péladeau affirme avoir transmis une lettre au conseil d’administration de la société mère d’Air Transat le 17 novembre dernier dans laquelle étaient exposées les « graves lacunes » du transporteur aérien et voyagiste tout en « proposant des mesures cruciales pour redresser la situation ».
Il affirme s’être buté à une fin de non-recevoir.
« L’absence de réponse constructive à notre lettre a mis en évidence l’urgence d’un changement », souligne son communiqué.
Ce n’est pas la première fois que M. Péladeau exprime son mécontentement à l’égard du spécialiste du voyage d’agrément. En juin dernier, il s’était opposé à l’entente intervenue entre la compagnie et son principal créancier, la Corporation de financement d’urgence d’entreprises du Canada (CUGE), pour réduire sa dette.
L’affaire, qui s’était retrouvée devant les tribunaux, avait permis d’apprendre que l’homme d’affaires avait tenté à au moins cinq reprises d’acheter Transat depuis l’automne 2024.
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
Pierre Karl Péladeau est actionnaire de Transat par l’entremise de sa société La Financière Outremont.
Au moment d’écrire ces lignes, le transporteur aérien et voyagiste n’avait pas commenté la sortie de son deuxième actionnaire en importance.
Malgré des revenus en hausse, Transat avait généré des préoccupations auprès des analystes en divulguant ses résultats du troisième trimestre. La compagnie avait prévenu que son coefficient d’occupation des mois d’août, septembre et octobre était inférieur par rapport à la même période en 2024.
Au peigne fin
Essentiellement, M. Péladeau propose de faire passer la taille du conseil d’administration de 11 à 6 membres. L’actionnaire de contrôle de Québecor souhaite y faire son entrée, accompagné d’André Brosseau et Jean-Marc Léger.
Sans fournir d’élément précis, l’homme d’affaires dit vouloir « restructurer le bilan déficient » de la compagnie et mettre en place un « examen stratégique complet » au cours duquel vraisemblablement toutes les options seraient étudiées.
« Sous la direction du conseil d’administration actuel, Transat a affiché des performances opérationnelles et financières constamment inférieures aux attentes », affirme le communiqué de M. Péladeau.
L’entente entre Transat et la CUGE avait permis à l’entreprise de réduire sa lourde dette de moitié, à environ 334 millions. Cela avait permis à l’action du spécialiste du voyage d’agrément de reprendre de l’altitude à la Bourse de Toronto, où elle s’était temporairement transigée à 3,25 $.
Depuis, le titre a retraité à environ 2,20 $. Une offre d’achat déposée par M. Péladeau en juin dernier proposait 2,64 $ pour chacune des actions de Transat.
Le plus important actionnaire du transporteur aérien et voyagiste est le Fonds de solidarité FTQ, qui détient une participation d’environ 11 %.
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